Premières participations sans médaille (1964–1980)
L’Algérie obtient son indépendance en 1962 et fait ses débuts olympiques aux Jeux de Tokyo 1964 avec un seul athlète, sans remporter de médaille. Durant les années 1960 et 1970, la jeune délégation algérienne participe aux Jeux de 1968 (Mexico) et 1972 (Munich) avec quelques athlètes, mais n’accède à aucun podium olympique. En 1976, l’Algérie se joint au boycott africain des Jeux de Montréal pour protester contre la présence de la Nouvelle-Zélande (dont l’équipe de rugby avait tourné en Afrique du Sud durant l’apartheid). Ce n’est qu’à partir des années 1980 que le sport algérien commence à émerger sur la scène olympique.
Los Angeles 1984 : premières médailles olympiques
Les Jeux de Los Angeles 1984 marquent un tournant historique pour l’Algérie. Le boxeur Mustapha Moussa remporte cette année-là la toute première médaille olympique algérienne, en décrochant le bronze en boxe (catégorie poids mi-lourds). Dans la même édition, son compatriote Mohamed Zaoui monte également sur la troisième marche du podium, offrant à l’Algérie une seconde médaille de bronze en boxe.
Ces deux récompenses, obtenues par des athlètes algériens sur le ring, placent l’Algérie au 42^e rang des nations au tableau des Médailles olympiques en 1984. Aucune médaille n’est remportée aux Jeux de Séoul 1988, mais ces premiers podiums de 1984 ont lancé la dynamique olympique du pays.
Barcelone 1992 : premier titre olympique et confirmation
Les Jeux de Barcelone 1992 voient l’Algérie entrer dans la cour des grands grâce à l’athlétisme. Hassiba Boulmerka, championne du monde du 1500 m en 1991, offre à l’Algérie sa première médaille d’or olympique en remportant brillamment le 1500 m femmes. Ce sacre est historique à plusieurs égards : Boulmerka devient non seulement la première championne olympique algérienne, mais aussi la première femme d’Afrique du Nord à décrocher un titre olympique en athlétisme, accomplissement d’autant plus marquant qu’elle avait fait face à des critiques de milieux conservateurs dans son pays du fait de sa tenue de compétition.
En boxe, l’Algérien Hocine Soltani complète le palmarès algérien de 1992 avec une médaille de bronze en catégorie poids plumes (57 kg). Pour la première fois, l’Algérie repart donc des Jeux avec deux médailles (un or et un bronze), se classant 34^e nation au tableau des médailles et confirmant sa progression sur la scène sportive mondiale.
Atlanta 1996 : deux médailles d’or pour l’Algérie
Aux Jeux d’Atlanta 1996, l’Algérie réalise sa meilleure performance olympique de la décennie en décrochant trois médailles dont deux titres. D’abord, en athlétisme, le champion du monde de demi-fond Noureddine Morceli remporte la finale du 1500 m hommes, concrétisant enfin son rêve olympique après sa contre-performance de 1992 (où il n’avait terminé que 7^e de la finale). Morceli offre ainsi à l’Algérie une médaille d’or retentissante sur 1500 m.
En boxe, Hocine Soltani monte sur la plus haute marche du podium dans la catégorie poids légers (60 kg). Soltani, déjà médaillé de bronze en 1992, devient ce jour-là le premier algérien double médaillé olympique et le premier champion olympique algérien en boxe.
La moisson de 1996 est complétée par le boxeur Mohamed Bahari, qui décroche la médaille de bronze en catégorie poids moyens (75 kg). Avec deux médailles d’or et une de bronze, l’Algérie se classe à nouveau 34^e nation à Atlanta. Ces exploits, portés par des légendes du sport algérien comme Morceli (détenteur de plusieurs records du monde) et Soltani, font entrer définitivement l’Algérie dans le cercle des pays champions olympiques.
Sydney 2000 : la moisson record de médailles
Les Jeux Olympiques de Sydney 2000 constituent une année exceptionnelle pour l’Algérie, avec la plus grande récolte de médailles de son histoire. La délégation algérienne y glane cinq médailles au total (1 or, 1 argent et 3 bronze), un record jamais égalé jusque-là. En athlétisme, Nouria Mérah-Benida crée la surprise en remportant la médaille d’or du 1500 m féminin, devançant des favorites et succédant ainsi à Boulmerka au palmarès olympique de la distance.
C’est la deuxième médaille d’or féminine de l’histoire de l’Algérie aux JO. Autre fait marquant, Ali Saïdi-Sief décroche la médaille d’argent du 5000 m, offrant à l’Algérie sa première médaille olympique d’argent. Trois médailles de bronze s’ajoutent à ce bilan lors de ces Jeux : le coureur de 800 m Djabir Saïd-Guerni termine troisième de sa finale, tout comme le sauteur en hauteur Abderrahmane Hammad qui se classe troisième du concours de hauteur masculine.
En boxe, Mohamed Allalou obtient également le bronze en poids super-légers (63,5 kg). Avec cinq podiums dont un titre olympique, les Jeux de Sydney sont “la meilleure moisson” de l’Algérie aux JO. Le pays se hisse au 41^e rang mondial cette année-là, et ces succès confirment la profondeur du talent des athlètes algériens aussi bien sur piste qu’en boxe.
Période 2004–2008 : un passage à vide puis le judo à l’honneur
Après l’euphorie de Sydney, les Jeux d’Athènes 2004 sont décevants pour l’Algérie : aucun de ses 63 sportifs engagés ne parvient à décrocher de médaille. C’est la première fois depuis 1988 que l’Algérie rentre bredouille des Jeux. Ce passage à vide est toutefois de courte durée, car aux Jeux de Pékin 2008, le judo algérien s’illustre de belle manière. Le judoka Amar Benikhlef atteint la finale des -90 kg et remporte la médaille d’argent (battant notamment le champion olympique en titre en demi-finale), ne s’inclinant qu’en finale face au Géorgien Irakli Tsirekidze.
Il s’agit de la première médaille olympique algérienne en judo. Dans la catégorie féminine des -52 kg, la judokate Soraya Haddad décroche la médaille de bronze. Elle devient ainsi la première femme algérienne médaillée olympique en judo et contribue à la 64^e place de l’Algérie au classement des nations en 2008. Ces deux médailles (une argent, une bronze) offrent un nouveau souffle après 2004 et montrent que l’Algérie sait briller dans d’autres disciplines que l’athlétisme et la boxe.
Londres 2012 : l’exploit de Makhloufi
Aux Jeux de Londres 2012, l’Algérie renoue avec le sommet du podium grâce à Taoufik Makhloufi. Spécialiste du 800 m et du 1500 m, Makhloufi réalise un parcours mouvementé : initialement disqualifié pour “n’avoir pas essayé suffisamment” lors d’une série du 800 m (qu’il avait abandonnée afin de se préserver), il est réintégré in extremis en finale du 1500 m après qu’un examen médical a confirmé une blessure au genou. Le lendemain, Makhloufi domine la finale du 1500 m et s’adjuge la médaille d’or olympique avec panache. Il offre ainsi à l’Algérie son seul titre et sa seule médaille des Jeux de 2012.
Cet exploit dans le stade olympique de Londres enrichit le palmarès algérien et inscrit Makhloufi aux côtés de Boulmerka et Morceli dans la légende de l’athlétisme algérien. Son triomphe, acquis 20 ans après celui de Morceli dans la même épreuve, démontre la continuité de l’excellence du sport algérien dans le demi-fond. (À noter qu’en 2012, le boxeur algérien Imane Khelif – future championne de 2024 – n’était pas encore présente, la boxe féminine n’ayant fait son entrée aux JO qu’en 2012 sans participation algérienne.)
Rio 2016 : double argent et record pour Makhloufi
Lors des Jeux de Rio 2016, Taoufik Makhloufi confirme son rang de leader de l’athlétisme algérien en remportant deux médailles d’argent. Il termine deuxième de la finale du 800 m puis, quelques jours plus tard, vice-champion olympique du 1500 m, conservant son titre de Londres seulement battu par l’Américain Matthew Centrowitz. Makhloufi devient ainsi le premier Algérien à décrocher deux médailles lors d’une même édition des JO, portant son total personnel à trois médailles olympiques (1 or, 2 argent).
Grâce à ce doublé argenté, il est désormais l’athlète algérien le plus décoré aux Jeux. En revanche, aucun autre Algérien ne monte sur le podium à Rio. L’haltérophile Bilel Mohammed (9^e) ou le boxeur Mohamed Flissi (éliminé en quarts) échouent aux portes des médailles. Avec deux médailles (0 or, 2 argent), l’Algérie se classe 62^e aux Jeux de 2016. Si le bilan en nombre de médailles est modeste, il souligne l’importance de Makhloufi, véritable porte-drapeau du sport algérien durant ces années.
Tokyo 2020 : une édition sans podium
Les Jeux de Tokyo 2020 (disputés à l’été 2021) s’avèrent difficiles pour la délégation algérienne. Malgré la qualification de 44 sportifs dans 14 sports, l’Algérie ne parvient à décrocher aucune médaille olympique lors de cette édition. C’est la deuxième fois au XXI^e siècle (après 2004) que le tableau de médailles olympiques reste vierge pour les Verts aux JO.
Quelques athlètes algériens réalisent toutefois de bonnes performances d’ensemble : en athlétisme, le jeune demi-fondeur Djamel Sedjati atteint la finale du 800 m (terminant 8^e), le triple-sauteur Yasser Triki se classe 5^e de son concours, et en boxe Imane Khelif signe un beau parcours jusqu’en quarts de finale chez les welters. Mais aucun ne parvient à accrocher le podium à Tokyo. Ce résultat décevant incite l’Algérie à redoubler d’efforts pour préparer les Jeux suivants, à Paris, avec l’espoir de renouer avec les médailles olympiques.
Paris 2024 : retour au sommet olympique
Les Jeux de Paris 2024 marquent un éclatant renouveau pour l’Algérie, qui réalise sa meilleure performance depuis Sydney 2000. La délégation, forte de 45 athlètes, récolte trois médailles (2 or, 1 bronze) et se classe 39^e nation au tableau des médailles. Deux titres olympiques sont conquis à Paris : d’abord, l’Algérie remporte pour la première fois une médaille en gymnastique grâce à la jeune prodige Kaylia Nemour. Âgée de 16 ans, Nemour éblouit en finale des barres asymétriques et décroche la médaille d’or avec une note de 15,700.
C’est un exploit inédit pour l’Algérie dans un sport où elle n’avait jamais brillé aux Jeux. Quelques jours plus tard, la boxeuse Imane Khelif s’adjuge à son tour la médaille d’or dans la catégorie des -66 kg, devenant la première championne olympique algérienne de boxe. Son triomphe est d’autant plus retentissant qu’il intervient après une polémique l’année précédente : écartée des Mondiaux 2023 en raison de critères de genre contestés, Khelif répond de la plus belle des manières en offrant à l’Algérie ce titre olympique historique.
Enfin, la troisième médaille algérienne à Paris est l’œuvre de Djamel Sedjati, qui décroche le bronze sur 800 m hommes. Le médaillé mondial 2022 confirme ainsi son talent et perpétue la tradition algérienne d’excellence en demi-fond. Avec ces deux médailles d’or et ce bronze, Paris 2024 est la participation la plus prolifique de l’Algérie aux JO depuis Sydney 2000. Le pays renoue spectaculairement avec le sommet olympique, démontrant la relève de ses champions et la diversité de ses disciplines médaillées (de la gymnastique à la boxe en passant par l’athlétisme).
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Tableau récapitulatif : médailles olympiques de l’Algérie (1964–2024)
Le tableau ci-dessous récapitule, par année, les médailles olympiques remportées par l’Algérie aux Jeux Olympiques d’été depuis 1964, en précisant la discipline et l’athlète concerné :
Année – Ville | Or | Argent | Bronze |
---|---|---|---|
1964 – Tokyo | – | – | – |
1968 – Mexico | – | – | – |
1972 – Munich | – | – | – |
1976 – Montréal | Boycott (pas de participation) | ||
1980 – Moscou | – | – | – |
1984 – Los Angeles | 0 | 0 | 2 – Boxe : Mustapha Moussa (bronze), Mohamed Zaoui (bronze) |
1988 – Séoul | 0 | 0 | 0 |
1992 – Barcelone | 1 – Athlétisme : Hassiba Boulmerka (or, 1500 m) | 0 | 1 – Boxe : Hocine Soltani (bronze, poids plumes 57 kg) |
1996 – Atlanta | 2 – Athlétisme : Noureddine Morceli (or, 1500 m); Boxe : Hocine Soltani (or, poids légers 60 kg) | 0 | 1 – Boxe : Mohamed Bahari (bronze, poids moyens 75 kg) |
2000 – Sydney | 1 – Athlétisme : Nouria Mérah-Benida (or, 1500 m) | 1 – Athlétisme : Ali Saïdi-Sief (argent, 5000 m) | 3 – Athlétisme : Djabir Saïd-Guerni (bronze, 800 m); Abderrahmane Hammad (bronze, hauteur); Boxe : Mohamed Allalou (bronze, -63,5 kg) |
2004 – Athènes | 0 | 0 | 0 |
2008 – Pékin | 0 | 1 – Judo : Amar Benikhlef (argent, -90 kg) | 1 – Judo : Soraya Haddad (bronze, -52 kg) |
2012 – Londres | 1 – Athlétisme : Taoufik Makhloufi (or, 1500 m) | 0 | 0 |
2016 – Rio | 0 | 2 – Athlétisme : Taoufik Makhloufi (argent, 800 m & 1500 m) | 0 |
2020 – Tokyo | 0 | 0 | 0 |
2024 – Paris | 2 – Gymnastique : Kaylia Nemour (or, barres asymétriques); Boxe : Imane Khelif (or, -66 kg) | 0 | 1 – Athlétisme : Djamel Sedjati (bronze, 800 m) |
Remarque : L’Algérie n’a jamais participé aux Jeux d’hiver et n’a donc remporté aucune médaille olympique hivernale. Par ailleurs, le boxeur Hocine Soltani (bronze en 1992, or en 1996) et le coureur Taoufik Makhloufi (or en 2012, double argent en 2016) sont les deux seuls Algériens double ou triple médailles olympiques aux JO.
L’Algérie aux Jeux Paralympiques : une puissance en athlétisme
En parallèle de son histoire olympique, l’Algérie s’illustre de façon remarquable aux Jeux Paralympiques. Elle y fait ses débuts en 1992 à Barcelone et, depuis, elle a participé à chaque édition des Jeux paralympiques d’été. Son palmarès paralympique est même plus étoffé qu’aux JO : 96 médailles remportées au total (33 or, 22 argent, 41 bronze) entre 1992 et 2024. L’Algérie figure ainsi parmi les toutes meilleures nations africaines en sport paralympique, rivalisant avec sa voisine tunisienne. La clé de ce succès réside dans la domination de l’Algérie en athlétisme paralympique : sur ces 96 médailles, 75 proviennent de l’athlétisme (courses et lancers), dont 23 médailles d’or.
Les athlètes handisport algériens, notamment les non-voyants et mal-voyants, excellent sur le demi-fond et le fond. Un fait d’armes a d’ailleurs fait le tour du monde aux Jeux de Rio 2016 : le coureur algérien Abdellatif Baka, engagé sur 1500 m dans la catégorie mal-voyants (T13), a remporté la finale en 3 min 48 s 29 – un chrono plus rapide que celui du champion olympique “valides” de la même distance à Rio (Matthew Centrowitz, 3 min 50 s).
Non seulement Baka a décroché l’or paralympique, mais il a prouvé que les performances paralympiques pouvaient rivaliser avec l’élite mondiale. D’autres noms ont marqué l’histoire paralympique algérienne, comme le coureur Samir Nouioua (champion paralympique du 1500 m en 2004 et 2008), le sprinteur Abderrahmane Hamadi ou la lanceuse de disque Nassima Saifi (double championne paralympique en 2012 et 2016). Aux Jeux de Tokyo 2020, l’Algérie a encore brillé avec 12 médailles (4 or, 4 argent, 4 bronze). Plus récemment, aux Jeux de Paris 2024, elle réalise un bilan historique de 11 médailles dont 6 en or – égalant ainsi son record de titres d’Athènes 2004 – ce qui la propulse au 22^e rang mondial paralympique de ces Jeux.
Ces résultats exceptionnels aux Paralympiques soulignent la profondeur du sport algérien et la capacité des athlètes algériens, valides ou en situation de handicap, à atteindre les sommets. L’histoire olympique et paralympique de l’Algérie, riche en médailles et en héros, est source d’une immense fierté nationale et continue d’inspirer les jeunes générations à poursuivre la quête de l’excellence sportive.