Un accueil chaleureux dans la perle du Sud
Dès les premières heures d’un jeudi d’avril, Béchar<<amazon>>, la « perle du Sud » algérien, s’est animée d’une ferveur inhabituelle. Des foules de citoyens, toutes générations confondues, se sont rassemblées spontanément le long des avenues principales, brandissant drapeaux nationaux et banderoles de bienvenue.
Un accueil populaire chaleureux a été réservé au Président de la République par les citoyens et notables de la wilaya, témoignant de l’attachement profond des habitants à l’unité nationale et à la vision présidentielle. Les visages rayonnants, les chants patriotiques et les youyous lancés par les femmes ont conféré à l’événement une dimension à la fois festive et émouvante.
Cette effervescence n’était pas anodine : elle traduisait l’adhésion des enfants de la région au projet d’édification d’un État fort et victorieux. En saluant la foule venue à sa rencontre, le Président a renouvelé le pacte de confiance avec le peuple, rappelant dans un élan sincère que le Sud n’est pas seulement la profondeur géographique de l’Algérie, mais aussi son cœur battant. Ces mots, prononcés sous les acclamations, résonnent comme une promesse que cette région longtemps perçue comme lointaine sera dorénavant au centre des priorités nationales.
Des projets stratégiques pour un développement intégré
Après ces moments d’accueil fraternel, la visite de travail et d’inspection a débuté sur le terrain par une série d’inaugurations symboliques. Le Président Tebboune a entamé sa tournée à Béchar par la mise en service d’infrastructures essentielles, reflétant la volonté de l’État de concrétiser un développement intégré dans le Sud. Parmi ces réalisations, l’une des plus marquantes fut l’inauguration du tronçon de la ligne ferroviaire Béchar–Abadla, un segment de chemin de fer de près de 100 km qui étend le rail encore plus au sud du pays.
Ce projet ferroviaire, autrefois rêvé par les anciens, est désormais réalité – « un rêve qui se réalise » diront certains habitants émus en voyant le premier train s’élancer sur les rails vers Abadla. Cette extension améliore la connectivité de Béchar, réduisant les distances et désenclavant des zones autrefois isolées. Elle s’inscrit dans un ambitieux plan national visant à relier les wilayas du Sud entre elles et avec le Nord, facilitant le transport de marchandises et de voyageurs à travers le Sahara.
L’histoire de Béchar est intimement liée au rail : déjà au début du XX siècle, sous l’ère coloniale, la découverte de gisements de charbon à Kenadsa, près de Béchar, avait conduit à la construction d’une voie ferrée pour acheminer ce « charbon de Béchar » vers le nord. À l’époque, la ville – alors nommée Colomb-Béchar – s’était développée comme un centre minier et ferroviaire stratégique. En 1962, à l’aube de l’indépendance, Béchar disposait ainsi d’une connexion ferroviaire précieuse mais limitée, héritage de cette exploitation du charbon. Avec l’arrêt des mines de Kenadsa après l’indépendance, le rail dans la région était resté figé pendant des décennies.
Il aura fallu attendre plus d’un demi-siècle pour voir à nouveau le chemin de fer s’allonger vers le Sud. En inaugurant la ligne Béchar–Abadla en 2025, le Président ravive cet héritage et l’inscrit dans la modernité : ce tronçon préfigure en effet le grand projet transsaharien en cours, qui doit relier Béchar à Tindouf puis à la frontière du Mali et de la Mauritanie sur près de 950 km. Ce projet titanesque, outre son importance stratégique, comporte la réalisation de plus de 1 400 ouvrages d’art (ponts, tunnels…) pour franchir ou contourner les reliefs sahariens, signe de la détermination du pays à intégrer pleinement ses vastes territoires méridionaux.
L’amélioration des infrastructures ne s’est pas arrêtée au rail. Toujours dans la matinée, le Président a inauguré une station d’épuration des eaux usées à Béchar, ainsi qu’une station de pompage d’eau à El Gatrani 2. Ces installations hydrauliques, hautement attendues par la population locale, visent à résoudre le problème critique de l’eau dans cette région aride. La nouvelle station d’épuration traite jusqu’à 55 000 m³ d’eaux usées par jour, une ressource qui sera réutilisée pour l’agriculture dans cette oasis saharienne, apportant un soulagement aux agriculteurs et éleveurs locaux. « Il s’agit d’une réalisation majeure », a souligné le Président, tout en insistant sur la nécessité de lutter contre le gaspillage de l’eau face aux défis climatiques.
Quant à la station de pompage El Gatrani 2, elle renforce l’approvisionnement en eau potable de plusieurs communes environnantes, mettant fin aux aléas des forages anciens et insuffisants.
Ces projets hydrauliques s’intègrent dans un programme plus large de gestion de l’eau dans le Sud : interconnexion des barrages du nord au profit du sud, transfert hydraulique à grande échelle depuis les zones excédentaires, et recours au dessalement de l’eau de mer sur la façade méditerranéenne pour soulager les nappes souterraines sahariennes. En une matinée, Béchar a ainsi vu se concrétiser des avancées dans les transports et l’eau, deux secteurs vitaux pour son développement intégré.
Un engagement présidentiel réitéré pour améliorer la vie des citoyens
Au-delà des coupures de rubans et du ronronnement des nouvelles machines, cette visite fut également l’occasion pour le Président de dialoguer directement avec les forces vives de la wilaya de Béchar. Dans l’après-midi, une rencontre a été organisée avec les représentants de la société civile locale, réunissant notables, élus, jeunes entrepreneurs, agriculteurs et acteurs associatifs de la région.
Lors de cette assemblée chaleureuse, le Président a écouté attentivement les interventions, prenant note des préoccupations et suggestions exprimées par les habitants du Sud-Ouest algérien. Les notables de Béchar ont tenu à affirmer haut et fort que l’Algérie, forte de son Président, de ses jeunes, de ses hommes et de ses femmes, est désormais victorieuse et souveraine dans ses décisions. Un message de fierté qui fait écho aux changements palpables observés dans la région.
Face à ces témoignages de soutien, le Président de la République a réitéré son engagement à améliorer les conditions de vie des citoyens sur l’ensemble du territoire. Il a rappelé que chaque coin d’Algérie, du littoral aux confins sahariens, mérite la même attention en matière de développement. Conscient que les disparités régionales ne se comblent pas en un jour, il a toutefois assuré que la trajectoire est tracée : réduction de la fracture territoriale, création d’emplois locaux, et accès équitable aux services de base (eau, éducation, santé, transports). Le sud du pays, jadis relégué en « arrière-plan », est désormais au cœur du projet national.
Plus concrètement, le Président a annoncé une série de mesures et projets à venir en réponse aux doléances entendues. Dans le secteur des transports urbains, il a dévoilé le lancement prochain d’une étude pour la réalisation d’un tramway à Béchar, sur le modèle de celui d’Ouargla, afin d’accompagner la croissance de la ville et de fluidifier la circulation. Une annonce accueillie par des applaudissements, tant ce moyen de transport moderne symbolise l’entrée de Béchar dans une nouvelle ère urbaine.
Par ailleurs, poursuivant sur le chapitre des transports, le Président a confirmé le renforcement du transport ferroviaire à l’échelle nationale, réaffirmant une vision à long terme : « Le train atteindra Adrar d’ici fin 2026 », a-t-il assuré, évoquant le prolongement futur de la ligne au-delà de Béchar. Cette perspective fait briller les yeux des habitants de la Saoura, imaginant déjà leur wilaya reliée par rail au reste du pays – un lien qui facilitera les échanges économiques et humains.
Sur le plan économique et social, le Chef de l’État a mis en avant les efforts en cours pour stimuler l’emploi des jeunes dans la région, notamment à travers les nouveaux projets industriels et agricoles. Il a également rappelé les programmes de développement des « zones d’ombre » initiés depuis quelques années : ces hameaux et villages reculés de Béchar et d’ailleurs, longtemps privés d’infrastructures, font l’objet d’investissements ciblés pour les doter en électricité, en forages d’eau potable, en écoles et centres de santé.
L’objectif affiché est clair : que plus aucun Algérien, où qu’il vive, ne se sente abandonné ou mis de côté. Cette politique inclusive, martelée dans le discours présidentiel, a trouvé un écho favorable auprès de la société civile présente, qui a salué « les décisions prises pour renforcer la dynamique économique, dont les résultats sont désormais palpables dans tout le pays. »
Un complexe minier à Toumiat : concrétiser un rêve ancien
Le point d’orgue de cette visite présidentielle fut sans doute la cérémonie de pose de la première pierre d’un projet industriel hors-norme dans la région de Toumiat, à une cinquantaine de kilomètres de Béchar. Sous un ciel bleu azur, au milieu des étendues désertiques parsemées d’acacias, le Président a officiellement lancé les travaux du complexe de production de concentré et de boulettes de minerai de fer de Gara Djebilet.
Ce moment solennel, marqué par le dévoilement d’une plaque et le geste symbolique de la première pelletée de ciment, inscrit Béchar dans l’histoire industrielle du pays. « Par ce projet, Béchar et tout le Sud écrivent une nouvelle page de leur histoire », a déclaré un responsable local ému, tandis que le Président scellait la première pierre sous les applaudissements des ingénieurs, ouvriers et habitants venus assister à l’événement.
Ce complexe minier de Toumiat est directement lié à l’exploitation du gigantesque gisement de fer de Gara Djebilet, situé plus au sud-ouest, aux confins de la province de Tindouf. Découvert en 1952, en plein cœur du Sahara, Gara Djebilet est resté pendant des décennies un trésor endormi, faute de technologies adaptées pour exploiter son minerai à haute teneur en phosphore. À l’époque coloniale puis durant les premières décennies de l’indépendance, de nombreux projets furent envisagés – y compris un ambitieux partenariat algéro-marocain en 1972 pour acheminer le fer jusqu’à l’océan Atlantique – mais aucun n’aboutit en raison de conjonctures politiques et économiques défavorables.
Il aura fallu attendre le XXI siècle pour voir ce rêve se concrétiser : après des essais réussis de déphosphoration du minerai par des laboratoires algériens et étrangers, l’exploitation industrielle de Gara Djebilet a officiellement démarré en juillet 2022. Depuis, le site extrait progressivement ses premiers millions de tonnes de minerai de fer brut chaque année.
Le projet de Toumiat, inauguré symboliquement par le Président, vise à donner de la valeur ajoutée à ce minerai brut en terre bécharie. Concrètement, il s’agit d’implanter une usine de traitement qui transformera le minerai de fer extrait à Gara Djebilet en concentré de fer enrichi et en boulettes (pellets) prêtes à l’emploi pour les hauts-fourneaux. La pose de la première pierre de ce complexe marque le coup d’envoi des travaux de construction, qui mobiliseront des centaines d’ouvriers et d’ingénieurs dans la région.
Une fois opérationnelle, l’usine pourra traiter des millions de tonnes de minerai par an, faisant de Béchar un nouveau pôle de l’industrie métallurgique. « Ce projet changera le visage de la région », confie un ancien mineur de Kenadsa venu assister à la cérémonie, non sans rappeler avec fierté que le Président de la République en personne a lancé ce chantier stratégique.
Les retombées attendues sont multiples. Sur le plan économique, le complexe de Toumiat devrait créer des milliers d’emplois directs et indirects pour les habitants de la wilaya de Béchar, offrant des opportunités aux jeunes diplômés comme aux ouvriers qualifiés. Des centres de formation professionnelle spécialisés dans les métiers de la mine et de la métallurgie sont d’ores et déjà programmés pour accompagner cette montée en puissance industrielle.
Par ailleurs, la production locale de concentré et de pellets de fer réduira la dépendance du pays aux importations de matières premières pour la sidérurgie, et pourrait même à terme faire de l’Algérie un exportateur de produits ferreux vers les marchés africains et moyen-orientaux. « Gara Djebilet alimentera nos usines nationales et au-delà », a souligné le Ministre de l’Énergie et des Mines présent aux côtés du Président, insistant sur la dimension souveraine et stratégique de ce projet qui exploite l’un des plus grands gisements de fer au monde (réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard exploitables).
Il est à noter que ce retour de Béchar sur la carte minière s’inscrit dans une tradition locale : bien avant le fer de Gara Djebilet, la région vivait déjà au rythme de l’extraction minière, celle du charbon de Kenadsa comme évoqué plus tôt, mais aussi des minerais de manganèse ou de cuivre découverts dans le vaste Sahara. Désormais, c’est le fer qui devient le symbole du renouveau économique du Sud algérien, appuyé par la volonté politique au plus haut niveau de l’État.

Béchar, vitrine d’un Sud en marche
En l’espace de deux jours, la visite présidentielle à Béchar aura donc condensé histoire, présent et futur dans un récit de développement au cœur du Sahara. Des images fortes demeurent : celle d’un Président acclamé par une foule en liesse sur l’avenue principale de Béchar, celle d’un train s’ébranlant vers de nouvelles destinations désertiques, celle d’une flamme olympique imaginaire allumée dans le tout nouveau stade, ou encore celle d’une première pierre posée sur le sable doré de Toumiat qui fera jaillir l’acier de demain.
Au-delà de la symbolique, les actes posés sont concrets. Béchar respire le développement et sert de modèle pour l’ensemble des wilayas du Sud qui aspirent elles aussi à leur essor. L’on songe à Tamanrasset, Adrar, Tindouf ou Illizi : partout, des projets voient le jour, portés par la même vision d’intégration nationale. Le Sud algérien, longtemps perçu comme un hinterland lointain, se transforme en pôle de croissance et en espace d’opportunités.
Cette dynamique nouvelle rappelle opportunément un fait historique méconnu : c’est non loin de Béchar, à Hammaguir, que la France lança en 1965 le satellite Astérix, faisant de l’Algérie post-indépendance l’hôte involontaire de la conquête spatiale européenne. Si cette prouesse technologique n’avait alors que peu bénéficié aux Algériens, le destin offre aujourd’hui une revanche : ce sont désormais les projets pensés par et pour les Algériens qui s’élancent depuis le sol du Sud vers les étoiles du développement.
Discour du president a Bechar:
En conclusion, la récente visite du Président de la République à Béchar incarne une étape charnière dans la stratégie d’aménagement du territoire algérien. Elle illustre une approche équilibrée où chaque région compte et contribue à la prospérité commune. Sur les rives de l’oued Béchar comme dans les dunes de Toumiat, l’espoir d’un avenir meilleur est palpable : routes, rails, eau, sport, mines – autant de chantiers qui se rejoignent pour tisser la toile d’un Sud renforcé et relié au Nord.
La population de Béchar, témoin et actrice de ces transformations, voit déjà les bénéfices concrets sur son quotidien. Et lorsque le soir de cette visite mémorable est tombé sur la Saoura, beaucoup se sont dit que plus rien désormais ne pourrait arrêter l’élan pris par leur wilaya. Le Président, en regagnant la capitale, a emporté avec lui l’image d’un Sud debout, confiant et résolument engagé sur la voie du développement intégré – une image forte qui marquera sans doute son mandat et l’histoire contemporaine de l’Algérie.