Le développement en Algérie connaît une nouvelle impulsion à travers les réformes et décisions publiées dans le Journal Officiel n°37 du 15 juin 2025. Ce numéro marque un tournant important dans la politique publique algérienne, illustrant une volonté claire du gouvernement de renforcer les services sociaux, moderniser les infrastructures urbaines, structurer le tourisme durablement et optimiser l’administration publique. Cette nouvelle dynamique traduit une approche intégrée du développement territorial, fondée sur l’inclusion, l’équité et la performance.
Inclusion sociale : vers une société plus solidaire
Parmi les mesures phares, le décret exécutif n° 25-153 prévoit la création d’un centre psychopédagogique pour enfants handicapés mentaux à M’Chedallah, dans la wilaya de Bouira. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une politique volontariste d’inclusion sociale visant à garantir à chaque citoyen un accès équitable aux services de base, quel que soit son niveau de capacité.
Ce centre offrira un accompagnement éducatif, thérapeutique et social personnalisé. Les enfants y bénéficieront de programmes adaptés à leurs besoins cognitifs et comportementaux, conçus par des professionnels spécialisés : orthophonistes, psychologues, éducateurs spécialisés, etc. Il s’agit d’un pas important vers la prise en charge institutionnalisée des troubles neurodéveloppementaux en Algérie, encore largement marginalisés dans les politiques publiques jusqu’à présent.
Ce projet permettra également de soulager les familles confrontées à l’absence de structures adaptées, en leur offrant un cadre sécurisé pour la scolarisation et l’épanouissement de leurs enfants. En parallèle, ce centre pourrait servir de pôle de formation pour les professionnels du secteur médico-social et devenir un levier de création d’emplois spécialisés à l’échelle locale.
Modernisation des infrastructures urbaines : extension du métro d’Alger
Le développement des transports en commun est une priorité pour l’État. Le décret exécutif n° 25-154 modifie le plan de tracé de la première ligne du métro d’Alger afin de prolonger sa couverture entre Aïn Naâdja et Baraki. Ce chantier majeur de mobilité urbaine vise à réduire les embouteillages chroniques de la capitale, limiter la pollution, et offrir une alternative fiable à la voiture individuelle.

Cette extension a une portée stratégique. Baraki est une commune densément peuplée et en forte croissance démographique. Rattacher ce secteur au réseau structurant du métro permettra d’améliorer sensiblement la qualité de vie des habitants, de désengorger les routes principales, et de dynamiser les échanges économiques entre les quartiers périphériques et le centre-ville.
Au-delà de la dimension fonctionnelle, le projet illustre la volonté des autorités de mettre en place une ville durable, fondée sur l’intermodalité, la sécurité des transports et l’efficacité énergétique. Des synergies sont également attendues avec le développement de pôles urbains autour des futures stations, créant ainsi de nouveaux hubs d’activités commerciales et de services.
Tourisme et aménagement du territoire : les ZEST en marche
Un autre point saillant du Journal Officiel est le décret n° 25-155, qui procède à la délimitation, déclaration et classement de zones d’expansion et sites touristiques (ZEST). Cette initiative traduit une approche proactive de valorisation des potentialités naturelles, culturelles et économiques de régions encore peu mises en valeur.
Parmi les wilayas concernées figurent Laghouat, Oum El Bouaghi, Béchar, Saïda, Sidi Bel Abbès, Tindouf, Mila, Relizane, et Timimoun. Dans chacune de ces zones, des superficies bien définies sont désormais officiellement classées comme espaces à vocation touristique. Les coordonnées géographiques précises des périmètres concernés ont été publiées, avec une rigueur cartographique qui marque une nette amélioration de la gestion foncière du secteur.
Ces zones bénéficieront d’un cadre réglementaire propice à l’investissement : allégements administratifs, incitations fiscales, et facilitation des autorisations de construction. En retour, l’État exige le respect de normes environnementales strictes pour préserver les écosystèmes, les paysages et les ressources locales.
Ce dispositif est perçu comme un levier de diversification économique. En valorisant le tourisme saharien, thermal, culturel ou encore de montagne, les ZEST permettront de générer des emplois durables, de freiner l’exode rural et de renforcer l’attractivité territoriale. L’objectif est clair : faire du tourisme un moteur de croissance inclusive dans l’ensemble des régions du pays.
Réorganisation administrative et gouvernance universitaire
Un volet non moins stratégique concerne les nominations et fins de fonctions dans les secteurs universitaires et administratifs. Plusieurs décrets mettent fin aux missions de vice-recteurs, doyens de facultés, et directeurs d’instituts, tandis que d’autres nomment de nouveaux cadres à la tête de ces établissements ou dans les wilayas.
Ce vaste remaniement répond à une double nécessité : renforcer la performance des institutions locales et universitaires, et injecter du sang neuf dans la gestion publique. La mobilité des cadres vise également à mieux répartir les compétences entre les régions, en particulier dans les zones à fort potentiel de développement mais encore sous-encadrées.
Dans un contexte où la qualité de la formation supérieure conditionne la compétitivité du pays, la nomination de dirigeants compétents, intègres et capables d’adaptation devient une priorité. Par ailleurs, la féminisation de certains postes administratifs témoigne d’une évolution vers une gouvernance plus représentative et inclusive.
En parallèle, l’administration territoriale se renforce par la nomination d’inspecteurs généraux, directeurs de la réglementation et responsables sectoriels dans diverses wilayas. Ces profils joueront un rôle crucial dans l’application des nouvelles réformes et le suivi des projets de développement.
Conclusion : une vision globale du développement en Algérie
Les décisions prises dans le Journal Officiel n°37 du 15 juin 2025 illustrent une orientation claire de l’État vers un développement en Algérie qui soit durable, équitable et territorialement équilibré. En plaçant au centre de sa stratégie des enjeux aussi variés que l’inclusion des enfants handicapés, la mobilité urbaine, le tourisme ou la bonne gouvernance, le pays affiche une volonté de transformation profonde.
Cette politique multidimensionnelle ne se limite pas à des effets d’annonce. Elle est appuyée par des instruments juridiques, des cadres d’exécution précis et une implication croissante des collectivités locales. Il appartient désormais à chaque acteur – élus, citoyens, investisseurs, société civile – de se saisir de cette dynamique pour construire une Algérie moderne, inclusive et résiliente.